On se prend à rêver Que les mots ne sont pas A l'aval de ce fleuve, fleuve de paix, Trop pour le monde.
Que ce monde demeure Comme cesse le temps Quand on lave la plaie De l'enfant qui pleure.
Et la surface de l'eau n'est que lumière, Mais au-dessous ? Troncs d'arbres sans couleur, rameaux Enchevêtrés comme le rêve, pierres Dont le courant rapide a clos les yeux Et qui sourient dans l'étreinte du sable.
Rêver : que la beauté Soit vérité, la même Évidence, un enfant Qui avance, étonné, sous une treille.
Et qu'un peu de soleil Passe, leur chevelure Brille, ainsi ferait l'or Dans le vase sombre.
Telle la nuit d'été, qui n'a pas de rives, De branche en branche passe le feu léger.
Terre, qui vint à nous Les yeux fermés Comme pour demander Qu'une main la guide.
Le silence est comme l'ébauche de mille métamorphoses.
L'être humain est une réalité complexe qui inscrit dans son environnement une nécessaire diversité.